Maîtriser et personnaliser son appareil Android
Dans ces articles, je vous propose d’apprendre à maîtriser votre expérience utilisateur sur vos appareils Android.
Nous commencerons par un petit historique du système pour vous expliquer les étapes importantes qui ont permis une démocratisation des versions alternatives. Cela nous permettra de mieux comprendre ce que nous allons mettre en place. Nous verrons ensuite les différents outils que Google nous met à disposition afin de faciliter la personnalisation de son appareil. Je vous expliquerai par la suite les différences entre les systèmes de restauration proposés ainsi que les différentes ROMS (ou versions d’Android). Enfin, nous verrons pas à pas comment commencer la personnalisation de vos appareils (notamment avec des exemples précis qui ne s’appliqueront pas pour tout le monde).
Introduction
Développé par Andy Rubin, Android est pensé pour être un système d’exploitation pour appareil photos. Il sera racheté par Google en 2005 alors que le système est encore en version alpha. C’est en novembre 2007, alors qu’Android est en bêta, que Google publiera le 1er SDK public. L’OS sera commercialisé en septembre 2008 avec la sortie du téléphone HTC Dream. Puis, Google va publier plusieurs versions pour smartphone jusqu’à Android 2.3 (en novembre 2011). Parallèlement, une version 3.0 fera son apparition en février 2011, celle-ci sera en revanche exclusive aux tablettes.
Android s’unifie
Les équipes de Google vont cependant changer leur stratégie. En effet, le système connaît un plus grand succès que ce que l’entreprise envisageait, et de nombreux constructeurs souhaitent installer leur système pour leurs smartphones et tablettes. C’est ainsi que va naître la version 4.0 (alias Ice Cream Sandwich) et les smartphones Nexus. Il s’agira d’une version unifiée d’Android (smartphone + tablette). Cette version va introduire de gros changements graphiques, notamment avec l’apparition des boutons virtuels (tout en laissant le choix aux constructeurs de les adopter ou non). Mais ce n’est pas le plus gros changement du système. Avec cette nouvelle version, Google présente au grand public sa « gamme » de smartphones. Les Nexus sont des smartphones principalement pensés pour les développeurs et « power users ». Les différents modèles vont sortir en même temps que les Release d’Android et permettront de voir une version d’Android entièrement pensée par Google.
Project Butter
Lors du passage du système d’exploitation en version 4.1 (alias Jelly Bean), Google va continuer de faire grandement évoluer le système. La grosse nouveauté est le « Project Butter », qui va améliorer les performances et permettre du « triple buffering » ainsi qu’un passage à un rafraîchissement de l’écran à 60 images par seconde. Android devient beaucoup plus fluide et lance également « Google Now » qui deviendra le Google Assistant. Le projet va continuer d’évoluer jusqu’à devenir suffisamment performant lors de la version 4.4 (alias KitKat). Outre le fait que le système demande moins de ressources à l’appareil, Google introduit le mode immersif qui cache la barre de notification lors des jeux, vidéos, etc.
Android Run Time (ART)
La version 5.0 (alias Lolipop) va introduire une nouvelle interface graphique ; le Material Design. Mais ce n’est pas la seule évolution, puisque Google va introduire un nouveau moteur d’exécution pour son système. ART (Android RunTime) est un moteur qui compile les applications dès leur installation et abandonne ainsi sa machine virtuelle historique Dalvik (compilateur Java Just In Time). La version 6 (alias Marshmallow) va introduire de nombreuses nouveautés dont le nouveau système de permission mais ne changera pas la manière dont tourne le système.
Les systèmes A/B
Afin d’instaurer des mises à jour silencieuses pour son système dès la version 7 (alias Nougat), Google va mettre en place un partitionnement système inédit. Sur les appareils qui disposeront de cette nouveauté, le stockage de l’appareil sera sommairement découpé en deux, d’un côté une partition « Android A » et de l’autre une partition « Android B ». L’utilisateur au quotidien utilisera sans le savoir Android A, puis lorsqu’une mise à jour sera disponible, Android ira la télécharger et l’installer sur « Android B ». Une fois la mise à jour installée, l’appareil pourra redémarrer sur « Android B » qui sera alors utilisé au quotidien par le client. La prochaine mise à jour pourra alors être installée sur « Android A » et ainsi de suite. Mais Google ne s’arrêtera pas là puis que le système de mise à jour ira encore plus loin avec la version 8 (alias Oreo). Cette nouvelle technique de partitionnement permet maintenant à l’OS de faire des mises à jour en streaming ne nécessitant que 100Ko pour une mise à jour de 1Go.
Project Treble
Avec l’arrivée d’Android 8 (alias Oreo) et dans le but de faciliter les mises à jour système et de pouvoir mettre plus rapidement son système à jour chez de nombreux constructeurs de matériels. Google a mis en place le « Project Treble » qui vise à séparer le framework d’Android des vendors (dépendant des constructeurs) et espère ainsi réduire la fragmentation de son OS parmi son parc d’appareils. Depuis la séparation des Services Google Play du système Android, c’est un nouveau pas que franchit Google dans la modularisation de son OS. Avant, les différentes implémentations mises en place par les constructeurs étaient intégrées à Android. Avec Treble, Google sépare complètement son OS des dépendances externes. Concrètement, cela signifie que les constructeurs auront moins de lignes de code à modifier pour mettre à jour leur ROM. Cependant, cette nouvelle implémentation n’est pas obligatoire à son lancement. Les constructeurs ont gardé quelques temps le droit de ne pas implémenter cette feature. Pourquoi certains constructeurs refuseraient d’implémenter Treble ? Pour avoir la réponse, il faut savoir que la séparation de l’OS n’est pas la seule chose que ce projet force à faire. En effet, afin que l’appareil soit certifié Treble, il faut qu’il puisse démarrer une version non retouchée d’Android. Android 9 (alias Pie), Google implémentera une refonte de la navigation par geste et boostera le système avec de l’intelligence artificielle. L’ajout d’une IA dans son OS permet ainsi à Google de mettre en place une luminosité ainsi qu’une batterie adaptive (lançant l’économiseur de batterie selon l’utilisateur de l’appareil).
La fin des noms de pâtisserie
Avec l’arrivée d’Android 10, le système de Google atteint sa maturité. Le thème sombre devient natif au système et la navigation gestuelle est complètement revue pour se rapprocher de celle de l’iPhone. L’architecture système mise en place par Google commence à montrer son utilité, notamment sur sa gamme Pixel et les smartphones Android One. De plus en plus d’applications système font leur apparition sur le Play Store et de plus en plus sont mises à disposition des appareils autres que Pixel. C’est également l’officialisation du Kotlin en tant que langage officiel pour les applications Android. Nous verrons dans le chapitre suivant, les impacts de ces évolutions sur les outils proposés pour les développeurs d’applications ou de ROMS.
A suivre : « Les outils natifs : Fastboot & ADB »
Source des images : wikipedia